Ses yeux glissent d’une œuvre à une autre. Crayon en main, il retrace les formes et les détails qu’il m’expliquait il y a quelques minutes.
Les mots et les formes, nos deux moyens d’expressions concordent dans notre petit espace temps.
Il est concentré, sa main s’agite sur son carnet. Il voit des choses qui me sont invisibles. Il décrit par des traits un monde inaccessible. Des ombres, lumières, couleurs, que je ne vois pas. Focalisé sur ces images, je le dessine dans mes mots.
J’observe, attentivement, ses gestes et son visage. Son attention, ses intentions. Il semble heureux.
Parfois j’envie celleux qui savent dire avec des formes. Mais je garde jalousement pour moi l’émerveillement enfantin face à ces tours de magies que sont les dessins. Fascinée, les yeux grands ouvert, devant l’intersections des lignes et le choix conscient de chaque mouvement.
La mystique des traits qui forment.
Trouver et créer de la signifiance par l’amoncellement d’unité de traits, d’unités de mots.
Il semble heureux, J’espère que cet instant reviendra.
Il n’a pas de pouvoir, ni de baguette magique. Il a un crayon pour dessiner ce que voit ses yeux.
J’aimerais voir à travers les yeux des artistes graphiques, scruter ce qu’iels voient, sortir de mon flou pour comprendre les traits.
J’aime l’observer dessiner.