Pas de causes sans conséquences, ni de conséquences sans causes. Au fond du labyrinthe de l'identité, seule et entourée, administratrice et artiste, homme et femme, bourreau et victime, vivante et morte à la fois.
Ne plus décider, ne plus faire de choix. Être spectatrice du monde qui nous entoure. Refuser d'y prendre part pour s'en protéger. Rester dans la temporalité ou rien n'existe que le soi. Forcer le destin auquel on ne croit pas pour le plier à notre volonté. Le dernier choix, celui devant lequel toustes se retrouve tous les matins, celui de vivre. Ce choix amené par une question permanente et frappante par l'absence même de son sens. Ces pensées qu'on évacue le plus vite possible car elles ne sont pas envisageable. Au fond du labyrinthe, elle devient la seule qui vaille.
Trouver la sortie, celle qu'on pense être la bonne, chercher au fond de soi des raisons valables de ne pas abandonner. Se voir glisser, petit à petit, dans l'abysse de la fin du chemin où on s'est arrêté. Chercher la force pour ne pas rester là, alors que toutes nos cellules se sont désactivées et refuseront de marcher.
Rester là, à la limite entre l'ombre et la lumière, s'extirper de la réalité, du corps et de l'esprit. Voler le temps et l'espace pour se forger le sien. Ne pas accepter cette idée que la fin est devenue le moyen, refuser aussi qu'il y ait une suite.
S'enfermer dans une boite et attendre Schrödinger pour savoir. Se protéger par la fine couche de carton qui nous sépare de l'interrogation. Rester là, le plus longtemps possible. Ici, aucune question n'est autorisée, seulement des réponses qu'on n'attendait pas. Se mentir, car on sait quelle est cette question, destructrice autant qu'anodyne. Traversant les esprits, les corps, le temps, l'espace, la lumière et l'ombre, le bon et le mauvais, la vie et la mort. La question qui a plus de sens que toutes les réponses qu'elle peut amener. La seule qui n'a qu'une seule solution, définitive et permanente.
Elle tue par son absurdité. Elle fait revivre par la liberté qu'elle apporte avec elle. Elle fait peur autant qu'elle arrache des abysses nombres de personnes perdues. A l'origine de tout et à la fin du rien. Elle aura pris ma vie que je n'ai pas encore retrouvé, que je ne retrouverai peut être jamais.
Chercher le sens. Je n'ai pas demander à naitre ni à mourir. Je n'ai pas d'entité particulière à qui me raccrocher, Je n'ai ni identité ni statuts. Invisible aux yeux de toustes car cachées par les murs que j'ai construit pour éviter la question.
Refuser, encore et encore, de sortir de la boite dans laquelle je me suis enfermée pour échapper à ce labyrinthe que j'ai moi même créer pour ne plus chercher cette interrogation qui tue toutes les personnes qui ne sont pas prêtes à l'entendre.
J'entrouvre la boite, elle est là. Partout autour de moi. Il n'y a plus qu'elle. Le temps hors du temps et de l'espace aura détruit le labyrinthe. Cette question qui me terrifie par le vide qu'elle amène, parce qu'elle n'a pas de réponse et que c'est pour autant la seule qui mérité d'être posée. La seule pour ne plus mourir des violences, des tristesses, des traumatismes, des acharnements, de la différence, de l'absence... La seule dont la réponse peut calmer un cœur devenue flammes mais dont sa seule existence mets le feu à tous les cœurs. Je n'ai plus de protection face à elle. J'ai besoin que cette question ait une réponse, c'est une nécessité vitale. Mais je sais qu'elle n'en a pas, et c'est pour ça qu'elle me tue. Cette question que j'ai voulu mettre de côté mais qui me rattrape.
Parce qu'il faut un sens, il faut une explication. Les plus violentes injustices ne peuvent rester sans réponses et sans explications. J'ai besoin que cette question ait une réponse. Expliquer les violences qui me scarifie, trouver une justification à son absence. La plus grande injustice est de n'avoir que pour seule réponse le vide.
C'est la seule réponse à cette question. Le vide abyssale, permanent, sombre, perdu. Il n'y a pas d'explications aux violences et aux traumatismes. Leur existence n'a pas de sens comme la vie qu'on nous a donné sans nous demander. Ce vide créé par cette absence de réponse est permanent, destructeur. A chacune de mes pensées il me rapproche de l'abysse.
Je ne peux pas l'accepter. Je ne retournerai pas dans l'abysse dans lequel se vide m'a amené. Je vais rester dans ma boite, à l'abri de la question, entre l'abysse et la lumière, entre la vie et la mort, et je vais créer cette réponse. Je m'oppose à ce vide, à l'absence de sens, à l'absence de réponse. J'apporterai une réponse par la création. Je combattrai l'absurde de cette question par l'enchainement de mot, de couleurs, de sons, de gestes, ...
Si les violences, les absences, les coups, les marques invisible sur mon corps, les regards emplie de haine, si tout ça n'a pas de réponse valable sur leur sens. Je leur en donnerai un. Pour survivre, il me faut créer. Seule, entourée, femme, homme, valide, handicapée, bourreau, victime, causes, conséquences, morte.
Vivante.
Artiste ?